Les nouvelles marques favorites de la saison printemps-été 2019
De Clot à Saks Potts, les rédacteurs SSENSE mettent en lumière les nouveaux arrivants
- Texte: Rédacteurs SSENSE

Pour le printemps-été 2019, SSENSE a ajouté plus de 50 nouvelles marques à son répertoire – certaines sont établies, d’autres sont émergentes. Ici, les rédacteurs explorent 34 d’entre elles et nous expliquent pourquoi ces nouveaux venus correspondent en tout point à ce que vous recherchez.

Une ode au quartier Saville Row de Londres – l’épicentre de la haute couture depuis le début des années 1800 – l’intérêt de Mary-Kate et Ashley Olsen pour les confections soignées et les basiques luxueux n’est pas nécessairement nouveau en soi, mais à compter de la saison printemps-été 2019, leurs pièces sont offertes chez SSENSE. Consultez notre éditorial exclusif «Quand le minimalisme devient le maximaliste», avec la mannequin Coco Moore à Habitat 67 ici.

La première intention de la designer d’accessoires Stéphanie D’heygere est de créer des objets qui se portent. Des cigarettes devenues boucles d’oreilles aux chapeaux bob convertis en cabas, les pièces fonctionnalistes sont plus populaires que jamais depuis la banalisation des carrières multidisciplinaires et du multitasking.

Récemment aperçues dans le défilé automne-hiver 2019 d’Helmut Lang et aux oreilles de Lady Gaga, les créations d’Alan Crocetti commencent à gagner du terrain. Les bijoux unisexes de l’ancien élève du Central Saint Martins témoignent de son intérêt pour le surréalisme, la science-fiction et l’architecture.

Fondée en 2005 puis relancée en 2016 sous la supervision de la directrice artistique Karen Phelps, Goldsign perfectionne le denim tel qu’on le connaît en lui octroyant une élégance sans pareille. Avec ses modèles amples ou ajustés, fièrement conçus à partir de coton de première qualité, la marque prête un caractère contemporain à un grand classique américain.

Installé à Londres, le diplômé du CSM A Sai Ta s’est fait connaître pendant les dernières saisons en apparaissant au défilé Fashion East, mais aussi grâce à la popularité de son haut Hot Wok à volants et motif tie-dye sur Instagram. SSENSE a décroché une gamme complète de ses impressionnantes créations pour la saison printemps-été 2019, mais vous pouvez tout apprendre sur l’incomparable Hot Wok en lisant l’analyse de notre rédactrice Romany Williams.

Chez Collina Strada, la créatrice Hillary Taymour livre une vision à l’aquarelle du design moderne au moyen d’un processus créatif orienté vers la durabilité et d’éléments ultra sentimentaux, y compris ses critères de recrutement « anti-Trump » et ses t-shirts tie-dye qui encouragent l’amour propre. Les marques aussi faciles à soutenir se font rares.

Familière aussi bien avec la côte ouest qu’avec la côte est, la it-girl Alexia Elkaim, réalise sa première incursion en mode avec des pantalons conçus pour de vrais corps. Elkaim, qui se décrit elle-même comme plantureuse, lance Miaou en réponse à l’épuisante quête d’un pantalon seyant aux courbes. Un défi relevé haut la main: ses modèles flatteurs font l’objet d’un culte exponentiel. Pour la saison printemps-été 2019, Miaou se dote d’un volet athlétique, avec des ensembles de survêtements et des soutiens-gorges de sport qui célèbrent les formes.

Si en décrochant la couverture de la revue WWD Beauty, North West, âgée de 5 ans, est déclarée prochaine leader de la culture pop, alors Saks Potts reçoit le sceau d’approbation des influenceurs. Les jeunes fondatrices de la ligne, Cathrine Saks et Barbara Potts, doivent leur succès à leurs designs ludiques d’inspiration dance, qui sont parmi les plus convoités des dernières saisons, et dont raffolent notamment les Selena Gomez et Cardi B.

Lancée en 2013, la marque Pyer Moss se veut une «ligne mode pour hommes et femmes visant la construction d’un discours sur l’héritage et l’activisme.» Par le biais de ses créations, Kerby Jean-Raymond œuvre à rendre visibles les communautés marginalisées, une direction que nous devrions suivre – lisez au sujet de son iconique t-shirt dans notre [rétrospective mode de 2018] (https://www.ssense.com/fr-ca/editorial/mode/from-grateful-dead-tie-dye-to-serena-williams-banned-catsuit-our-2018-garment-retrospective)

Avec peu de collections à son actif, la marque italienne de bottes de randonnée luxueuses ROA s’est rapidement fait connaître grâce à ses chaussures monochromes minimalistes. Ses modèles hybrides allient performance et style – avec des semelles Vibram et une collaboration récente avec la ligne streetwear Braindead. La chaussure ROA est idéale pour les emplettes urbaines comme pour la randonnée en montagne – et nul besoin d’être mordu d’alpinisme pour se joindre au club.

Les mythologies grecque et romaine attribuent à la divinité Serapis la vertu de faire le pont entre ces deux cultures dans l’au-delà, faisant d’elle un symbole d’harmonie. Cette philosophie est au cœur des créations de la nouvelle ligne grecque du même nom. Sous la forme d’une ode à la culture maritime, le quatuor design aspire à marier les arts et l’univers nautique.

Membre de l’illustre famille Fashion East, le designer anglo-indien Supriya Lele conceptualise ses vêtements strictement au moyen de juxtapositions – où des bords bruts côtoient des passepoils cousus et où les trenchs font plutôt office de chemise – proposant à l’industrie une perspective rafraichissante, colorée et totalement transparente. Allant des saris en tulle aux pantalons utilitaires en organza, Lele élabore une garde-robe basée sur l’authenticité et l’imprévisibilité de notre mode de vie contemporain.

Telfar Clemens œuvre dans l’industrie depuis plus de 15 ans, mais vous ne vous en douteriez pas à la vue de sa marque qui demeure indéfiniment progressive. Clemens a fondé Telfar en 2005, et en 2017, il a remporté le plus haut prix du CFDA fashion-fund. En février dernier, il a volé la vedette à la NYFW, en injectant presque à lui seul l’énergie à la semaine avec son défilé automne-hiver 2019 à la Irving Plaza, avec un public composé d’amis influents et une bande sonore par le DJ Total Freedom et le vibrant dramaturge Jeremy O. Harris.

En 1985, Rudi Gernreich, l’un des designers de mode les plus avant-gardistes et provocateurs des années 60, acteur du développement de l’esthétique psychédélique de la période, est décédé. Près de 35 ans plus tard, sa marque révolutionnaire – et son esprit – renaît sous la direction artistique de Camilla Nickerson et Neville Wakefield.

Giu Giu, prononcée joo joo, fait référence au monde de merveilles côtelées ajustées de la designer Giuliana Leila Raggiani. Les vêtements de dance rencontrent le minimalisme réfléchi des années 90. La marque de tricots établie à L.A. prend son nom du surnom d’enfance de Raggiani et s’inspire, en grande partie, de la grand-mère sicilienne de la designer (le col roulé Nonna est la pièce signature de la designer). Ces pièces élégamment polyvalentes nous rappellent les héroïnes de Jacques Rivet qui font du patin à roues alignées dans les rues de Paris, Carrie Bradshaw saison 2 et 4 ou même Zoe Saldana dans Center Stage. Les couleurs – vert céleri, bleu givré, brun boue – sont adaptées pour le jour et la nuit, et les silhouettes – épaules dénudées, hauts tubulaires – l’habillement nostalgique fièrement repensé.

Pihakapi
Après avoir quitté son label émergent Vejas, Vejas Kruszewski est de retour en tant que directeur artistique à la tête de Pihakapi, un label italien qui se spécialise en cuir. À propos du matériel intégral, Kruszewski a dit à SSENSE: «Il y a cette part animale. Pihakapi se concentre sur le cuir, qui vient de l’animal, c’est du matériel vivant, la texture change au fil du temps. Je m’en inspire, certaines formes animales influencent la silhouette ou la forme des vêtements.»

Marie-Éve Lecavalier est à surveiller. Cette designer canadienne émergente a reçu le prix Chloé du Festival d’Hyères et a été présélectionnée pour le prestigieux prix LVMH plus tôt cette année. Ses vêtements pour femme sont modernes, accessibles et ludique, évoquant une fille des années 70 dans un monde numérique.

Mowalola
«Je ne donne pas mes vêtements à n’importe qui, dit Mowalola Ogunlesi. Ça ne me dérange pas vraiment d’être dans les magazines». La designer née au Nigéria qui compte Skepta et Kanye parmi ses fans et qui a abandonné le master au Central Saint Martins après la première année ne s’intéresse pas à la norme, elle souhaite plutôt créer des vêtements qui invitent des mondes fantasmés capables de faire tomber les barrières.

On les a d’abord vues sur les selfies de starlettes Instagram, les pièces argentées de Justine Clenquet empruntent des éléments esthétiques aux années 80, 90 et début 2000, et les synthétisent en une ponctuation parfaite pour 2019. On est emballés de voir les designs de Clenquet évoluer dans le monde de l’e-commerce de luxe.

Martine Ali, la designer de bijoux établie à New York, est partout. Ses designs massifs, des chaînettes à boules aux chaînes de cheville en passant par les sacs de types cage en métal, ont été aperçus sur Kendrick Lamar, 21 Savage, Rihanna et Aleali May. Ses pièces sont, selon ses propres mots, sans âge et sans genre, et elle n’exclut pas la création de prêt-à-porter… ne la perdez pas de vue!

À quoi ressemblerait l’enfant de Jacquemus et Polka Dot Door né dans les années 80? Probablement à ce qu’on voit sur les podiums de Pushbutton. Fondée à Séoul en 2003 par Seung Gun Park, la griffe coréenne avance à grandes enjambées, avec des vêtements à imprimés imposants, des silhouettes surdimensionnées et des denims pastel et pâles et délavés. Mais n’y voyez rien d’anachronique, l’approche nostalgique de Park aplanit l’espace-temps.

Medea
La mode aime les duos de jumelles. Camilla et Giulia Venturini sont les reines du sac (artistes, mannequins, designers). Leur marque, Medea, est inspirée du film de 1969 de Pasolini mettant en vedette Maria Callas. Leurs sacs sont superbement structurés dans des couleurs ludiques, et sont entre autres portés par Rihanna, Dev Hynes, Petra Collins et Isamaya Ffrench (qui a participé à la création de la campagne au thème de sorcières de la collection printemps-été 2019). Le concept est simple: concevoir un It-bag plus divin qu’un It-bag.

Mark Cross, bien que ce soit une nouvelle marque pour SSENSE, est une marque héritage. Fondée en 1845, la maison fabriquait des harnais et des selles avant de confectionner des sacs à main de luxe. Dans les années 30, Gerald Murphy est devenu président et, en raison de son amitié avec Alfred Hitchcock, a conçu le sac rigide pour le personnage de Grace Kelly dans Rear Window. Considéré comme l’un des premiers exemples de placement de produit, le sac «Grace» est, des décennies plus tard, dans toutes les mains, d’Alexa Chung à Rihanna.

Le designer de vêtements pour homme culte, Kiko Kostadinov, a fait appel aux jumelles Deanna et Laura Fanning (tout juste diplômées d’un master du CSM) pour lancer la ligne de vêtements pour femme de sa griffe. Inaugurée à la London Fashion Week printemps-été 2019, la collection s’éloigne de la ligne pour homme, de ses couleurs éclatantes et de ses coupes, mais on retrouve son œil avisé en ce qui a trait aux collaborations – dont une collection de chaussures à talon Camper. Après seulement deux saisons, la collection est une véritable bouffée d’air frais. Il est évident que les sœurs Fanning ne sont pas là pour suivre des tendances.

La designer établie à Londres, Bianca Saunders, cherche à changer les perceptions de la masculinité. Sa collection printemps-été 2019 – pantalons à taille haute, tissus intentionnellement froissés et chemisiers à franges – apporte une douceur rafraîchissante aux silhouettes typiquement masculines.

L’année de la fondation de sa marque éponyme, Loverboy, Charles Jeffrey (né à Glasgow) a reçu une nomination pour un prix LVMH et a été sélectionné comme designer émergent pour homme de l’année. Ce mélange d’éléments esthétiques traditionnels des sous-cultures du Royaume-Uni et d’élégantes fantaisies qui sont propres au designer, Charles Jeffrey Loverboy est un beau chaos rempli d’élégance. Il a visité les bureaux SSENSE l’an dernier et participé à un éditorial pour souligner le lancement de sa ligne pour femme. Cette saison, nous lançons sa ligne pour homme.

CLOT
«Streetwear». Le mot sur toutes les lèvres. CLOT était cependant l’un des premiers à l’avoir dit. Fondée en 2003 par Edison Chen et Kevin Poon, la marque établie à Hong Kong s’efforce d’unir les cultures orientales et occidentales. Et elle y arrive. Plus qu’une marque, CLOT est aujourd’hui un véhicule culturel, et elle a des collaborations avec tout le monde, de Kanye West à A Bathing Ape, en passant par Nike, Coca-Cola et Disney. CLOT a aussi une boutique à Hong Kong, JUICE, et projette d’en ouvrir 17 autres à travers le monde.

La créatrice de vêtements pour homme établie à Londres, Paria Farzaneh, amène dans le streetwear de nouveaux styles. Sa palette de couleurs terres et ses tissus de fibres naturels se démarquent dans la mer de matière synthétique que l’on retrouve dans la mode de rue. Moins de logos, plus de motifs, moins de baskets massives, plus de converse. Son expérience en tant qu’Iranienne de deuxième génération ayant grandi à Londres a façonné son esthétique et lui donne une perspective unique et enthousiasmante – qui lui a valu une présélection pour le prix LVMH 2019. Nous ne sommes visiblement pas les seules à craquer pour ses pantalons baggy et ses t-shirts à imprimés.

C’est pour ses amis que le designer torontois Spencer Badu a fondé S.P. Badu en 2015. Inspiré par leur sens du style, mais aussi le manque d’options, il a conçu une marque qui transcende les genres pour les habiller tous. Le designer autodidacte a l’œil pour les silhouettes épurées, modernes et sports, marquées par une géométrie ludique.

Plus tôt cette année, Shaniqwa Jarvis a capté l’essence de la collection pour homme Dries Van Noten dans un éditorial pour SSENSE.

Après des années à travailler sur des projets spéciaux pour des marques comme Prada, le designer Kee Kim a lancé sa propre griffe en 2018. Formé dans le prestigieux programme de design graphique de Yale avant de se lancer en mode, Kim propose des créations qui se caractérisent par des éléments graphiques et visuels, des dimensions amusantes et des arrangements complexes.

Imaginez si Rick Owens se tournait vers la campagne… Avec des tons terreux et des silhouettes décontractées, Toogood propose une vision bucolique du brutalisme. L’expertise des designers – les sœurs Faye et Erica Toogood – en matière de création de costume, de design intérieur, d’architecture et de théâtre se fait sentir dans leur marque éponyme.

Marine Serre a surgi sur la scène de la mode en 2018 avec des collections pour femme qui méritent toute notre attention, causant une véritable frénésie auprès des acheteurs. Quand elle a présenté une sélection de looks pour homme dans son défilé printemps-été 2019, la réponse a été un grand OUI généralisé. Désormais, tout le monde peut avoir une pièce des designers les plus en vue de Paris.

- Texte: Rédacteurs SSENSE