Vous êtes ici: une indexation des créations Louis Vuitton
Du défilé de Nicolas Ghesquière au Centre Pompidou, et de Rihanna à Murakami
- Texte: Oana Stănescu et les rédacteurs SSENSE
- Illustration: Sally Thurer

Un des exemples le plus subtil, mais le plus percutant en design est celui de la place publique en face du Centre Pompidou sur le Plateau Beaubourg à Paris. Grâce à un léger détail – le sol est légèrement incliné vers le bâtiment –, l’interaction entre les piétons et la surface devient extrêmement différente. Vous êtes invités à vous asseoir par terre, à observer et à regarder le Centre Pompidou, où les visiteurs empruntent des escaliers roulants, grimpent des marches et flânent. La pente est subtile, contrairement au Centre Pompidou, et dans cette rencontre de la simplicité classique et de l’excentricité moderne, Paris prend vie. Il est écrit Vous êtes ici sur la place. C’est un espace public qui vous rappelle que Vous êtes ici.
La façade agrémentée de mécaniques amusantes est animée de mouvements, tandis que les foules se déplacent sur sa structure semblable à un échafaudage. Cette construction est devenue un élément essentiel de Paris, un animal étrange dans une ville où l’architecture est autrement extrêmement uniforme. Cependant, tout le monde n’était pas sur la même longueur d’onde – les critiques l’ont longtemps visé, et Jean Baudrillard qualifiait notamment «la chose Beaubourg» de monument insignifiant. Il a également souligné que «la masse (le bétail culturel) en finira elle-même avec la culture de masse.» Justement, la masse raffole du Centre, qui est passé d’environ 8 000 visiteurs par jour à plus de 5 fois cette prévision, pour un total de 145 millions de visiteurs au cours des 20 premières années d’activité. Aujourd’hui, le Centre Pompidou est reconnu pour transformer des institutions typiquement sélectes et élitaires en lieux populaires «d’échanges sociaux et culturels», comme l’a souligné le jury du prix Pritzker. Cela a donné le ton sur l’attitude du nouveau siècle au sujet des espaces artistiques comme lieux de rassemblement démocratiques de fait répondant à un besoin intense de rejoindre le grand public.
La collection d’automne de Ghesquière chez Louis Vuitton reflète le dynamisme de ce changement. Les pièces du défilé imitaient l’énergie typique des espaces publics, comme si Ghesquière matérialisait des périodes complètes de la vie citadine parisienne dans un même habit. Tout comme quand on se trouve au milieu de ces foules hétéroclites dans les nombreux cafés situés aux environs de Beaubourg, plus on regarde, plus on remarque de choses. On y retrouve des volants, sur des volants sur des volants, une abondance de rivets à anneau en métal sur les bottes, des manches, des foulards, des blousons, des casquettes en cuir ornées de crânes, des motifs animaliers, des tissus scintillants, des épaules larges et des ceintures à boucle surdimensionnée, des couleurs primaires et des damiers, des fleurs et des vestes matelassées, pour ne nommer que cela.
Comme pour son environnement, l’audace de sa collection ne réside pas tant dans les locaux que dans la performance artistique. Un découpage expert permet un jeu de proportions formé par des hauts aux épaules larges et des bas amples, et l’agencement précis d’étagés produit des compositions flatteuses. Les vêtements présentent toujours une taille marquée. Les blousons sont écourtés pour attirer l’oeil. Bien que Ghesquière ne cherche pas à établir une individualité singulière absolue, il existe une indépendance et une liberté à être plusieurs choses et rien du tout à la fois. Ghesquière caractérise ce qu’il appelle «l’éclectisme de l’identité féminine», ce qu’il considère comme la liberté d’expression de cette hétérogénéité dans un contexte public. Cela rappelle l’interlude «Can I Hold the Mic» de Solange présenté avec un extrait d’une entrevue entre Diamond D et Princess qui prend place à l’arrière d’une voiture:
I can't be a singular expression of myself
There's too man parts, too many spaces.
(Je ne peux pas me présenter d’une seule façon
Il y a trop d’éléments, trop d’espaces).
Le défilé de Ghesquière rendait un hommage aux années 80 exprimé en musique à travers la trame sonore de l’événement. Nous avons pu entendre notamment «Hope Road» d’Anne Clark, «Diva» de Jean-Michel Jarre et «Freak-A-Holic» d’Egyptian Lover. Mais Louis Vuitton n’a pas seulement présenté son défilé au Centre Pompidou, il l’a ensuite présenté au Louvre, et célébré la vie urbaine en la décontextualisant dans le plus grand musée d’art du monde. Le geste est significatif, car le domaine public ne correspond pas seulement à l’endroit où nos vies se déroulent, mais aussi au front de bataille de toutes les guerres culturelles qui ont eu lieu à travers l’histoire. «Il convient de souligner que cet espace public a beaucoup changé depuis l’ouverture du Centre Pompidou: emprunter les escaliers roulants n’est plus gratuit, il faut traverser des contrôles de sécurité pour accéder au musée et c’est sous la garde de jeunes soldats armés qu’on parcourt la place – leur simple présence nous rappelle l’illusion de sécurité. Comme l’a écrit Jane Jacobs « Nous espérons trop des nouveaux bâtiments et trop peu de nous-mêmes». Le Centre Pompidou et la place qui l’entoure ne sont rien d’autre qu’une réflexion brutale de la tension que nous subissons. Tout est enregistré, l'anonymat est un mythe. La question n’est pas tant de savoir quelle est la nature des espaces publics, mais ce qui demeure de celle du privé et de son caractère social: les relations interpersonnelles, la rencontre, le sourire et l’allure.
Oana Stănescu est une architecte roumaine qui dirige son studio éponyme à New York.

Alexander Calder
En harmonie avec la palette de couleurs primaires du Centre Pompidou, la sculpture mobile de 1974 d’Alexander Calder, Horizontal, a été installée sur l’esplanade Beaubourg en 2012. Le Centre Pompidou abrite une des plus grandes collections publiques des oeuvres de Calder.
Alma
Un des sacs à main iconiques de la marque, l’Alma, a d’abord été inspiré du sac «Squire» et baptisé en l’honneur d’une des places les plus majestueuses de Paris, la Place de l’Alma.
Archlight
Dans la collection automne-hiver 2017, les baskets volumineuses Archlight de Louis Vuitton étaient très présentes sur la passerelle, et elles étaient offertes à la clientèle dès le début 2018. L’Archlight intègre des éléments des chaussures de basketball, des articles confortables pour hommes des années 90 et peut-être même de Back to the Future.
Beaubourg
«Et c’est pour cela que Nicolas Ghesquière a déplacé le défilé vers le Centre Beaubourg. Car c’est l’idée qu’il se faisait de la place en face du musée en tant que jeune homme à Paris: un endroit où se trouvent des amuseurs publics, des artistes et des fervents visiteurs de musée; un endroit qui a attiré des designers comme Jean-Paul Gaultier et Yohji Yamamoto, qui avaient tous deux des studios à proximité à l’époque où le quartier était encore considéré comme louche et vu à l’origine comme une plaie pour la ville, maintenant célébré pour cette différence autrefois décriée. Donc, pour ceux qu’ils l’ont oublié, c’est lui qui l’a créé.»
Bouquins
La collection d’albums de voyage de la marque Fashion Eye, comprend notamment des destinations comme Séoul, Cuba, Los Angeles, Prague et Rome. Leurs pages comportent des images, des souvenirs et de courtes anecdotes d’artistes connus (comme Li Kunwu ou Miles Hyman) qui capturent le charme quotidien de ces villes – qui ne tiennent pas vraiment compte du luxe, mais plutôt de la lumière, par exemple, et des ombres fantastiques qu’elle projette en milieu d'après-midi.
Centre Pompidou
Conçu par Piano & Rogers dans les années 70, le Centre Pompidou est un des premiers exemples de techno-architecture, et un des premiers cas de design «inversé» servant à faciliter l’accès à des éléments fonctionnels et à libérer de l’espace intérieur. La structure la plus notoire est celle des installations à code de couleur: les tuyaux verts appartiennent à la plomberie, les conduits bleus au conditionnement de l'air et au chauffage, les fils électriques sont enveloppés d’une gaine jaune et les appareils de circulation et de sécurité sont colorés en rouge.
Charlotte Perriand
Pour célébrer le vingtième anniversaire de décès du célèbre architecte moderne, la Fondation organisera une exposition d’envergure des oeuvres de Charlotte Perriand. Collaboratrice de Le Corbusier et de Jean Prouvé, son travail de conception visionnaire précédait les conversations modernes à propos des rôles de la femme et de la nature, et elle soutenait qu’une bonne conception pourrait élever la société. L’exposition aura lieu à la Fondation Louis Vuitton à Paris du 2 octobre 2019 au 24 février 2020.
Cindy Sherman
À l’occasion d’une capsule pour célébrer le monogramme de la maison en 2014, l’artiste Cindy Sherman a conçu une malle inspirée, de toutes choses, par son perroquet ara, Mister Frieda. Ornée de ferrures en laiton, la malle comporte des tiroirs multicolores jaunes, verts et bleus inspirés des classeurs de son studio, assortis (d’une façon presque clownesque) au monogramme classique de la marque. «La malle a un caractère très personnel pour moi», a-t-elle souligné au sujet de la collaboration. «J’ai des étiquettes manuscrites pour chacun des compartiments: faux yeux, fausses dents, faux ongles, faux cils… Bien sûr, les gens pourraient l’utiliser plutôt pour ranger leurs sous-vêtements et leurs t-shirts.»
Collaboration
«Avant Marc Jacobs, LV était une marque d’articles en cuir et de valises qui n’avait jamais produit de vêtements. Il a introduit le style grunge à Paris et a popularisé «les collaborations». –– Recho Omondi

Damier
Le motif damier conçu en 1888 est maintenant synonyme de LV, et probablement un des premiers exemples de motif de l’industrie du luxe.
Diversité
«L’industrie de la mode doit parler ouvertement de cette question. J’aimerais que les directeurs et les agences de casting fassent davantage d’efforts… j’essaie de faire ma part à ma façon, mais il reste encore beaucoup à faire» a souligné Ghesquière au magazine Dazed, au sujet de la diversité.
Drame
«Il y avait trois importants postes de designer à pourvoir: deux postes de couturier chez Givenchy et Dior, et un poste de directeur artistique chez Louis Vuitton, qui avait récemment décidé d’étendre son offre de valises et d’accessoires pour proposer du prêt-à-porter pour la première fois. Arnault a décidé d’engager Jacobs pour le poste chez Louis Vuitton. Toutefois, quand un New-Yorkais homosexuel caractériel en baskets qui fréquente les boîtes de nuit comme Jacobs fait affaire avec une bande de bourgeois parisiens courtois en habits sur mesure comme les dirigeants de Louis Vuitton, il est évident que cela ne se déroulera pas sans drame.»
Ascenseur
À l’hôtel Le Dokhan’s à Paris, l’intérieur de l’ascenseur est recouvert des parois d’une ancienne malle Louis Vuitton, rappelant l’époque à laquelle «voyager était un art».
Emma Chamberlain
La blogueuse vidéo de 18 ans ayant presque 8 millions d’abonnés a été invitée à s’asseoir au premier rang du défilé automne-hiver à Paris. «Je ne crois pas déjà avoir eu la chair de poule aussi intensément. Je suis étonnée que les gens assis autour de moi ne l’aient pas sentie», a-t-elle raconté en relatant son expérience dans une entrevue accordée en juillet au magazine W. «Aussi stupide et cliché que cela puisse paraître, cette expérience a complètement ouvert mon troisième oeil, mon troisième oeil pour la mode.»
Impératrice
Une des premières clientes de Louis Vuitton a été l’impératrice Eugénie de Montijo, femme de Napoléon. Il a été désigné comme son confectionneur de sacs officiel en 1854.
Es Devlin
La décoratrice de scène britannique renommée, Es Devlin, qui a conçu des décors pour les événements d’une foule d’artistes allant de Lady Gaga à Kanye West, a collaboré à de nombreux défilés de Louis Vuitton. Es Devlin compare ses oeuvres de grande envergure à des «sculptures effectivistes», ou plutôt à des œuvres d’art ayant une finalité et un impact exceptionnels».
Final Fantasy
L'héroïne principale de Final Fantasy, Lightning est devenue la figure de la campagne printemps-été 2016. «Lightning est l’avatar idéal pour une femme héroïque internationale et pour un monde où les réseaux sociaux et les communications sont pleinement intégrés à notre vie. Elle est également le symbole de nouveaux processus graphiques. Comment peut-on créer une image qui aille au-delà des principes classiques de la photographie et du design? Lightning annonce une nouvelle ère d’expression.»
Malle plate
Il s’agit de la malle compacte emblématique de la marque. La maison a été la première à décrire n’importe quel objet comme «empilable».
Frank Gehry
«C’est un point charnière entre le Bois de Boulogne et le Jardin d’Acclimatation. C’était lourd en Marcel Proust cette semaine-là, j’imagine – je reviens souvent à Proust. J’aime lire Rememberance of Things Past encore et encore», a dit Gehry de sa première visite sur le site pour la Fondation Louis Vuitton avec le PDG Bernard Arnault. «La visite m’a ému parce que j’ai réalisé qu’il s’agit d’un lieu chargé d’émotions, et qu’il voulait faire quelque chose de différent». Le design de Gehry pour la Fondation était inspiré de l’architecture de serre traditionnelle en verre et acier ainsi que par l’image d’un voilier.
Fun Palace
Le Fun Palace était une invention de 1961 réalisée par la directrice de théâtre Joan Littlewood et l’architecte Cedric Price, née d’une idée de construire un ambitieux «laboratoire d’amusement». Bien qu’il n’ait jamais été construit, leur concept a exercé une grande influence et a inspiré le Centre Pompidou de Piano & Rogers.
Funérailles
Au début de sa carrière, avant de devenir directeur artistique, Nicolas Ghesquière concevait des robes de deuil pour Balenciaga, uniquement destinées au marché japonais.
Mobilier
En 2012, Louis Vuitton a lancé la première collection «Objets Nomades», ce qui a conduit à la création de collections d’objets et de meubles inspirés de voyages, en collaboration avec des designers prestigieux de partout dans le monde. Si un sofa dans les six chiffres peut sembler hors de prix, rendez-vous sur cette page avec votre appareil mobile pour visualiser les Objets Nomades dans votre décor grâce à la réalité augmentée.

Gaultier
«Je me suis promis d’entrer chez Jean-Paul Gaultier avant mon 18e anniversaire, et j’y suis arrivé.» Ghesquière a raconté cette histoire à Vanity Fair. Il a été stagiaire chez le styliste français de 1990 à 1992.
Ghost in the Shell
La musique de Kenji Kawai dans Ghost in the Shell faisait partie de la trame sonore du défilé automne-hiver 2017.
Grace Coddington
En référence à sa quête révélatrice sur les chats et les chiens, Grace Coddigton se considère comme quelqu’un qui aime les animaux. Mais, dans le cas de sa collaboration «Catogram» avec Ghesquière – qui préfère les chiens – il est évident que Grace, elle, préfère les chats. La collection comprend des pyjamas et des sacs à main couverts de chats, semblables aux chats de Grace, Pumpkin et Blanket.
Graffiti
«L’histoire de Marc Jacobs, de Stephen Sprouse et de Louis Vuitton a commencé à la fin des années 90, quand Marc Jacobs a pensé à Marcel Duchamp, un artiste français qui a un jour modifié un portrait de la Joconde en y ajoutant une petite barbe et une moustache rigolotes. En 2001, Louis Vuiton a utilisé l’imprimé à graffiti de l’artiste Stephen Sprouse sur des sacs à main, des chaussures et des foulards. Les stocks se sont écoulés instantanément. «Il s’agit de reprendre un objet iconique et admiré, de le vandaliser et de créer quelque chose de nouveau et d’un peu rebelle et punk», a expliqué Jacobs au Harper’s Magazine en 2008.
Sac à main
«Le sac à main est devenu un objet absolu de désir; les sacs de designers coûtent souvent l’équivalent d’un mois de loyer. Dans les années 90, les maisons de mode rivales s’empressaient de se renseigner sur les tendances de sacs à main de designers, et c’est comme ça que sont nées les guerres de sacs à main du 21e siècle, qui ont contribué à la relance spectaculaire de maisons comme Gucci, Louis Vuitton et Dior.»
Héritage
«Les logos, qu’ils soient composés de symboles ou de lettres, sont un texte à part entière que nous apprenons à déchiffrer. On les retrouve souvent dans les histoires familiales ou dans d’autres formes de fiction. Certaines marques de luxe ont mis des siècles à construire leur histoire: Louis Vuitton, Hermès et Cartier, par exemple, ont été fondées au cours des 18e et 19e siècles par des artisans habiles qui confectionnaient des produits pour la royauté. Au fil du temps, leurs logos sont devenus des armoiries familiales.
Hito Steyerl
«La peinture méticuleuse sur ongles amusera en toutes saisons, surtout avec un logo Louis Vuitton.» Duty Free Art: Art in the Age of Planetary Civil War, 2019.
Horreur
«J’ignore pourquoi les choses effrayantes m’attirent toujours, a raconté Ghesquière au téléphone. C’est la dynamique entre la curiosité et la séduction.»
Icône
Louis Vuitton a fondé sa maison en 1854. En 1896, son fils, Georges Vuitton, a créé le monogramme LV en mémoire de son père. Une icône est née.
Images
Mert & Marcus, Henry Clarke, Patrick Demarchelier, Annie Leibovitz, Peter Lindbergh, Craig McDean, Steven Meisel, Helmut Newton, Juergen Teller, Mario Testino, Inez & Vinoodh et Collier Schorr. Louis Vuitton a collaboré avec certains des photographes les plus prestigieux de la planète.
Impression, soleil levant
Il existe une rumeur selon laquelle le fondateur de la marque Louis Vuitton a été un des premiers à voir Impression, soleil levant de Claude Monet, la peinture à laquelle le style impressionniste doit son nom.

Jaden Smith
Voici ce qu’a dit Ghesquière lorsqu’il a choisi Jaden Smith comme figure de sa campagne de vêtements pour femmes printemps-été 2016. «[Jaden] représente une génération qui a assimilé les codes de la vraie liberté, libre de manifestes et de questions sur le genre. Pour lui, porter une jupe est aussi naturel que ce l'aurait été jadis pour une femme de porter un trench ou un smoking pour hommes.
Jenga
Un jeu de Jenga en plexiglas à monogramme Louis Vuitton a été lancé cet été au coût de 3 500$.
JFK
C’est dans le Terminal 5 de l'aéroport John-F.-Kennedy de New York conçu par Eero Saarinen que s’est déroulé le défilé de la collection Resort 2020 de Louis Vuitton. «Le terminal, une icône architecturale ouverte en 1962, vite devenu un symbole du rêve de s’envoler dans les airs, a été désaffecté en 2001 et surtout soustrait au regard du public», a relaté le NYT. La «Grand Central of the jet age» (Grande centrale de l’ère du jet) a été déclaré monument historique de la ville de New York en 1994.
Imitations
À propos du sac-ceinture à monogramme arc-en-ciel inimitable Murakami x Louis Vuitton du début du siècle, le styliste et le collectionneur de vêtements rétro Gabriel Held a dit: «j’ai toujours rêvé d’en avoir un. Je me suis résigné à posséder de piètres imitations». Cet imprimé qui n’est plus utilisé de nos jours apparaissait sur les articles indispensables les plus imités de l’histoire des sacs à main.
Labyrinthe
«Le centre de la mode de Louis Vuitton est divisé en deux espaces: celui-ci au quatrième étage, et un autre espace au deuxième étage qui comprend l’atelier, la sélection de tissus et tout le reste. C’est un vrai labyrinthe, Louis Vuitton et moi nous y perdions pendant nos premiers mois ici. Il est apparemment très courant chez Vuitton de se perdre à ses débuts. On reçoit tous une carte qu’il faut garder sur soi en permanence, sinon on peut se retrouver enfermé dans une pièce ou un couloir.
Serrure
En 1886 Georges Vuitton a conçu une serrure «incrochetable». Harry Houdini l’a prouvé quand il a été incapable de se sortir d’une boite verrouillée avec un cadenas de la marque lors d’une performance publique.
Logos
«Il fut un temps où les logos étaient très en vogue, ce qui a bénéficié au streetwear explique Held. C’est plus une question de style d’habillement que de période de temps précise. Il y a toujours eu des adeptes. Je crois que le fait de porter des logos alors qu’ils n’ont pas la côte à quelque chose de subversif.»

Marie-Amélie Sauvé
Pendant 20 ans, Marie-Amélie a été le bras droit de Ghesquière. Marie-Amélie est une muse et une confidente qui occupe plusieurs postes à la fois. Elle est styliste, consultante et directrice de la création et de la rédaction pour le Master mind Magazine. Marie-Amélie illustre parfaitement la femme Louis Vuitton. Elle a commencé jeune chez Vogue Paris, et a même collaboré à la rédaction d’un article pour Vanity Fair avec Annie Lebowitz, alors qu’elle n’avait que 19 ans. «En tant que jeune Française, la mode faisait partie de ma vie, a-t-elle confié au magazine Business of Fashion. Quand on grandit à Paris, elle fait partie de nos vies, tout comme les musées, la belle architecture et le bon vin.»
Murakami
Pour la collection printemps-été 2003, Louis Vuitton a fait appel à l’artiste Takashi Murakami pour qu’il collabore à la conception d’une gamme d’accessoires, sans savoir que cela serait une des initiatives les plus importantes dans l’histoire des «It-bags». Sa première confection, le Multicolore Monogram, avec son style déterminant pour la mode des années 2000, a été suivie de ses autres designs: Cerises, Cherry Blossom et Monogramoflague.
Marc Jacobs
Louis Vuitton n’avait aucune expérience en matière de confection de vêtements avant la désignation de Marc Jacobs comme directeur artistique en 1997. «Jacobs ne voulait pas vraiment être à la mode – c’est-à-dire suivre les tendances – pas du tout; il est réticent aux déclarations grandioses et compte s’en tenir aux belles pièces intemporelles et dispendieuses.»
Mime
Dans le cadre de la collection automne-hiver 2019, le carré devient un motif qui fait référence tant à l'endroit d’échange culturel qu’au motif se retrouvant sur l’habit classique d’arlequin.
Nicolas Ghesquière
Ghesquière a été désigné comme directeur artistique des collections pour femmes de Louis Vuitton en 2013, après avoir brillamment réussi à donner un nouvel élan à Balenciaga.
Noé
Le sac seau Noé a été conçu à l’origine en 1932 pour transporter des bouteilles de champagne.
Nez
Le maître parfumeur du LVMH Jacques Cavallier-Belletrud est né à Grasse, une ville française connue pour des siècles de production de parfum et surnommée «la capitale du parfum». Le père de Cavallier-Belletrud était parfumeur, et son père avant lui aussi. Il a lui-même commencé à travailler dans des usines de parfum à l’âge de 10 ans.
OLED
Pour la collection Croisière 2020, LV a commencé à créer un prototype du nouveau sac «La Toile du futur». Avec son moniteur OLED à résolution 1920 x 1440 à écran tactile, la nouvelle création établit le bien-fondé de l’intégration de la technologie aux articles de mode de luxe.
Orange
En 2016, Louis Vuitton a délaissé ses anciens emballages bruns luxueux et a opté pour un ton orange plus clair: «Safran impérial». La teinte spécialement choisie pour représenter «l’âge d’or du voyage» est devenue un symbole de prestige à part entière.

Observer les gens
«À une époque à laquelle nous avons constamment les yeux rivés sur nos téléphones, il est important de s’asseoir dans un café et de regarder les gens passer: tant de personnes différentes à un même endroit.» - Nicholas Ghesquière
Parfums
Sun Song, Cactus Garden, et Afternoon Swim forment la dernière collection de parfum d’été de Louis Vuitton, des eaux de Cologne inspirées de moments figés dans le temps, créées par Cavallier-Belletrud. Tandis que M. Belletrud possède une connaissance approfondie des propriétés aromatiques des matières brutes, plusieurs de ses plus grandes réussites contiennent la molécule synthétique nommée Calone 1951, ou «methylbenzodioxepinone» ou «watermelon ketone» en anglais, qui apporte des notes aquatiques et de melon aux fragrances.
Prix
En novembre 2013, Delphine Arnault a créé le Prix LVMH pour les jeunes créateurs de mode émergents. Le prix prestigieux, en plus d’assurer une promotion inestimable, est assorti d’une bourse de 300 000 € et d’un an de mentorat. Le jury comprend des personnalités importantes comme Nicolas Ghesquière, Marc Jacobs, Karl Lagerfeld, Humberto Leon, Phoebe Philo, Raf Simons et Riccardo Tisci. La liste des lauréats précédents comprend, entre autres, Marques Almeida, Grace Wales Bonner, Marine Serre et Doublet.
Paisible
On raconte que M. Louis Vuitton lui-même a ouvert son atelier dans la ville paisible d’Asnières en 1859 dans un objectif stratégique, quelques années après avoir fondé sa marque éponyme; il voulait travailler près de la Seine, car le bois de peuplier dont ses malles luxueuses étaient faites pouvait facilement être transporté en bateau. Voilà pourquoi la maison a ouvert ce local à une heure de son magasin à Paris.
Rei Kawakubo
Pour contribuer à la collection iconique Celebrating Monogram, Rei Kawakubo de Comme des Garçons a pris un «Sac Plat» emblématique et l’a brûlé pour percer de grands trous.
Rihanna
Même en dehors de ses prestations, Rihanna se démarque du lot. C’est le cas avec son [ensemble de voyage] (https://twitter.com/lunden1/status/1147112220184199169) décontracté assorti d’une malle à monogramme arc-en-ciel ultra-rare.
Robyn
Dans la vidéo «Ever Again», le dernier morceau de l’album de retour de 2018 de Robyn, Honey, la chanteuse a opté pour un habit Louis Vuitton. En s’inspirant de héros de la musique comme Axl Rose et Prince, Ghesquière a donné vie au ton sensuel de la chanson – avec un arrière-plan de statues grecques et de 10 tonnes de sable – elle portait un chemisier en soie ondulant, conçu pour bouger lentement et merveilleusement avec ses mouvements.
Rue Neuve des Capucines
Louis Vuitton a ouvert pour la première fois ses portes en 1864 sur la rue Neuve des Capucines.

Sophie Turner et sa robe de mariée
Pour la vedette de Game of Thrones (qui a également assisté au Met Gala 2019 vêtue d’une combinaison-pantalon moulante à paillettes de LV), porter un design de Ghesquière pour son grand jour était inévitable – «J’adore la vision qu’il a des femmes», a-t-elle précisé.
Speedy
Le Speedy descend du Keepall – et s’appelait à l’origine l’Express. Le sac a été conçu en 1930, d’abord proposé en simple toile avec des poignées en cuir de vache naturel. L’amatrice la plus connue du sac était peut-être Audrey Hepburn, qui a demandé à ce qu’on lui confectionne un modèle sur mesure du sac de voyage pour qu’elle puisse l’utiliser tous les jours. Le sac créé spécialement pour elle s’appelait le Speedy 25.
Sports
En 1998, à l’occasion de la coupe du monde en France, Louis Vuitton a créé un ballon de soccer en toile à monogramme. Pour la collection de vêtements pour hommes printemps-été 2020, Héctor Bellerín a défilé sur la passerelle, renforçant le fait que le sport est une source continue d’inspiration pour la maison du patrimoine. Les ballons de volleyball Louis Vuitton (vendus avec des sacs de transport gratuits) sont actuellement en vente sur le site de la marque pour ceux qui souhaitent marier le sport et la mode, indépendamment de l’aspect pratique.
Supreme
Quand le directeur artistique communément appelé le «messie des vêtements pour hommes», Kim Jones, a instauré une collaboration entre Louis Vuitton et la célèbre marque de skate new-yorkaise Supreme, cela a rehaussé le statut du streetwear de luxe et également préparé la voie au directeur artistique de Off-White, Virgil Abloh, qui a pris le relais un an plus tard.
Tech
Plus tôt cette année, Louis Vuitton a fait sa première incursion dans l’univers de la technologie avec la collection Horizon qui propose des écouteurs sans fils à monogramme et des montres intelligentes Tambour.
Trains
Pour la collection automne-hiver 2012, alors directeur artistique, Marc Jacobs a commencé son défilé de façon inusitée: avec un train, le Louis Vuitton express.
UGC
Que ce soit en recyclant des sacs à main en revêtement de chaises ou en terminant des tresses avec le monogramme iconique «LV», Louis Vuitton occupe une place essentielle dans le lexiques visuel sur les réseaux sociaux. Vous pouvez également retrouver le monogramme grillé sur une tranche de pain ou sculpté dans une banane – un symptôme de l’inspiration continue du 21e siècle.

Vintage
En mai dernier, Kylie Jenner aurait dépensé plus de 50 000$ pour se procurer deux sacs-ceinture vintage: un design en vison à monogramme multicolore de Marakami, et l’autre, issu d’une collaboration de 1996 avec Vivienne Westwood. Les «It-bags» des années 2000 sont aujourd’hui des articles de collection extrêmement recherchés.
Vivienne la mascotte
Lancée en 2018, Vivienne est la mascotte adorable de la marque: elle a une tête en forme de fleur, des porte-adresse en guise de bras et un cache-oeil ayant la forme de fleur iconique de Louis Vuitton.
Aquarelle
La collaboration de la marque avec Richard Prince a commencé dans le cadre du défilé printemps-été 2008, avec des mannequins habillées en infirmières, en hommage à la collection Nurses de Prince (apparaissant sur la pochette d’un album de Sonic Youth), dont les sacs comportaient des écritures imprimées de sa collection Jokes. L’imprimé à monogramme est devenu une représentation picturale rose, mauve et jaune de l’original, comme si l’artiste avait peint l’imprimé à logo à la main sur chaque sac.
Wes Anderson
Le réalisateur a collaboré avec Louis Vuitton pour concevoir les bagages pour son film, À bord du Darjeeling Limited.
Willow Smith
Willow Smith est arrivée au défilé LV automne-hiver 2019 à Paris dans une tenue décontractée composée de bottes cuissardes noires et dorées Archlights et d’une robe t-shirt à manches larges blanche ornée d’une fine ceinture dorée. Son ombre à paupières bleue coordonnée complétait son look de papillon futuriste. Pour cela et pour de nombreuses autres raisons, elle est une muse suprême pour LV.
X
L’exposition Louis Vuitton X à Los Angeles comprend 180 éléments des archives de la maison de mode et présente presque deux siècles de collaboration avec les artistes les plus admirés du monde. Elle se tiendra au 468, North Rodeo Drive à Beverly Hills jusqu’au 15 septembre.
Xavier Dolan
Pour sa campagne automne-hiver 2015, Louis Vuitton a choisi le réalisateur et «l’enfant terrible» québécois Xavier Dolan pour figurer dans une scène d’Alasdair McLellan: «Je rêve depuis que je suis enfant de devenir la figure d’une marque importante de la même façon que d’autres enfants rêvent d’être astronautes», a raconté Dolan dans une entrevue avec Dazed.

Yayoi Kusama
L’artiste japonaise de 83 ans Yayoi Kusama est connue pour créer des univers à pois pour d’importantes installations qui explorent les thèmes de la sérialité et de l'obsession. Sa collaboration de 2012 avec Louis Vuitton comprenait une gamme d’articles ornés de ses motifs à pois emblématiques.
Zaha Hadid
En 2006, la célèbre architecte Zaha Hadid a conçu une version peu connue du sac sceau classique de LV qui est maintenant un élément précieux des archives de la marque. Dessiné de façon ergonomique pour être porté à l’épaule, le sac «Icône» est une sculpture portative, produite en un seul exemplaire.
Zodiaque
Louis Vuitton, né le 4 août 1821, était un lion.
- Texte: Oana Stănescu et les rédacteurs SSENSE
- Illustration: Sally Thurer
- Traduction: Kimberly Grenier-Infantino
- Date: 30 août 2019