Nouvelles icônes: Avec Fleet Ilya, le fétichisme sort du donjon
Un collier bondage invite aux jeux de rôle
- Texte: Bianca Heuser
- Photographie: Mathieu Fortin / L'ELOI


La série Nouvelles icônes révèle les histoires derrière des pièces exceptionnelles de la saison actuelle.
Pour expérimenter en toute liberté, il faut d’abord se sentir en sécurité. Et pour créer un espace sûr, il est essentiel d’établir des limites claires et un ensemble de règles précis. Ceci s’applique à plusieurs types de relations, de la psychanalyse au S.M. Même si ces dernières semblent avoir peu en commun, elles partagent une même aspiration: l’exploration de soi. Le psychanalyste écoute vos fantasmes les plus sombres, tandis que le partenaire dominant ou soumis les met en scène avec vous. Dans les relations S.M., la confiance repose sur une communication directe et la création d’un code de sécurité. Et d’une certaine manière, c’est justement le fait d’établir des restrictions qui rend ce genre de jeu de rôle amusant.
Fleet Ilya, une marque londonienne de mode et de bondage, sait à quel point une luxueuse panoplie bondage peut aider à établir un climat de confiance entre partenaires. Quand une personne veut bien être votre chien, elle mérite un traitement de faveur. L’attention au détail de Fleet Ilya se manifeste dans des accessoires en cuir raffinés, comme ce collier incurvé en cuir noir doublé de cuir d’agneau. Avec un anneau en argent à l’avant, son porteur peut être mis en laisse, mais un bouton de col facilement détachable lui permet de le retirer à tout moment. Plutôt que de violer les règles établies, cette caractéristique représente le solide lien de confiance sur lequel reposent les bonnes relations S.M.: on peut trouver un sentiment de liberté en se plaçant entièrement sous le contrôle d’autrui, en lâchant prise sur son ego.
Mais peut-on porter un collier bondage pour aller déjeuner? Comment l’interpréter? Une ceinture de chasteté envoie un message explicite: ceci est mon fétiche et je l’assume. Le message d’un collier de chien est plus ambigu. En tant qu’accessoire purement décoratif, il évoque les sous-cultures rebelles et un style de vie à la Dr. Jekyll et Mr. Hyde. Mais quand un savoir-faire artisanal entre en jeu, la séduction et le mystère s’approfondissent. Posséder et être possédé – ce n’est pas qu’une question de bondage, c’est aussi une question de luxe.
- Texte: Bianca Heuser
- Photographie: Mathieu Fortin / L'ELOI
- Stylisme: SSENSE
- Coiffure et maquillage: Andrew Ly / Dulcedo
- Modèles: Brianna / Dulcedo